HAUT CONSEIL POUR LE CLIMAT / COP26 : implications et opportunités pour la politique climatique de la France
16.12.2021
Dans le cadre de ses prérogatives définies dans la loi du 8 novembre 2019, le Haut conseil pour le climat s’est autosaisi et formule un avis et des recommandations sur les implications et les opportunités pour la France des décisions prises à la COP26, qui s’est tenue cette année à Glasgow.
La COP26 a permis de renforcer l’ambition climatique internationale et de finaliser l’Accord de Paris qui constitue le cadre de référence des négociations adopté par 196 Parties signataires. Les engagements soumis à Glasgow portent cependant pour l’essentiel au-delà de l’horizon 2030, et ne permettront pas en l’état de limiter le réchauffement à 1,5°C. Le « Pacte de Glasgow » adopté en conclusion de la COP26 réaffirme que la décennie actuelle doit être celle d’un sursaut de l’action climatique au niveau mondial.
Cet engagement, qui fait suite au rehaussement de l’ambition de l’UE avec le paquet « Paré pour 55 / Fit for 55 » (diminutions des émisions des GES d'au moins 55% en 2030, par rapport à 1990) doit conduire la France à renforcer ses actions au plan national en accélérant la mise en œuvre de sa Stratégie nationale bas-carbone et de son plan national d’adaptation au changement climatique. Au niveau international, la France doit reprendre l’initiative et contribuer à une dynamique globale plus ambitieuse dans la perspective de la Présidence française du Conseil de l’Union européenne et des prochaines COP en Egypte (2022) et aux Emirats Arabes Unis (2023).
RAPPORT COMPLET
COMMUNIQUE DE PRESSE, 16 DEC 2021
extraits :
Le Haut conseil pour le climat s’est autosaisi en formulant un avis et des recommandations sur les implications pour la France des décisions prises à la COP26, qui s’est tenue cette année à Glasgow(31 octobre - 12 novembre 2021).
Les engagements additionnels de réductions d’émissions pris à Glasgow ne permettront pas en l’état de respecter l’objectif de l’Accord de Paris visant à limiter le réchauffement global à +1,5°C par rapport à l’ère pré-industrielle, et ce malgré les engagements de neutralité carbone pris par 130 pays à ce stade mais avec des trajectoires peu réalistes portant l’essentiel des efforts de réduction au-delà de 2030. Or, la COP26 en s’appuyant sur les récents travaux du GIEC, a souligné l’impératif selon lequel la décennie actuelle doit être celle de l’action. La COP26 n’a pas non plus permis d’atteindre l’objectif de financement international du climat, fixé à 100 milliards USD par an lors de la COP15 en 2009 mais peinant à atteindre les 80 milliards USD en 2019 d’après les dernières données de l’OCDE.
Au plan institutionnel, le Haut conseil pour le climat contribuera pour sa part aux enjeux de partage et de diffusion des bonnes pratiques en matière de politiques publiques au titre du réseau international des Conseils climat lancé à la COP26 et dont il assurera la co-présidence en 2022 avec ses homologues du Canada et du Guatemala. Cette opportunité pour la France de contribuer à une intensification de l’action climatique à l’échelle mondiale doit cependant être en phase avec l’atteinte des objectifs nationaux, qui nécessitent de renforcer et consolider les dispositifs de suivi mis en place par le gouvernement au travers de ses plans climat, comme relevé par le HCC dans l’avis sur les plans climat des ministères. Elle implique également de se doter de moyens à la hauteur des objectifs climatiques de la France, en particulier s’agissant du rythme de déploiement et du financement des infrastructures nécessaires notamment à l’électrification des usages dans la perspective de la neutralité carbone, et à l’adaptation aux effets du changement climatique.
Le Haut conseil pour le climat formule ainsi quatre recommandations dans son avis :
1. Rehausser les objectifs 2030 de la France et clairement spécifier les enjeux pour tous les secteurs émetteurs, y compris l’aviation et les transports maritimes internationaux.
2. Renforcer la gouvernance et les moyens mis en œuvre en matière de climat, ainsi que les outils de pilotage nécessaires à l’atteinte des objectifs que la France s’est fixés.
3. Assurer un suivi des engagements internationaux pris par la France, y compris au sein de coalitions, et traduire leurs implications concrètes pour les acteurs concernés afin d’apporter dès 2022 la visibilité nécessaire aux choix d’investissement.
4. Reprendre l’initiative à l’international sur le climat dans la perspective des futures COP27 en Egypte et COP28 aux Emirats arabes unis, en y associant notamment les acteurs économiques.
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