Baromètre CGE 2020 : qu’attendent les jeunes diplômés de leur premier emploi ?
Pour connaître leurs attentes à l'égard du travail et de l'entreprise, la Conférence des Grandes Ecoles (CGE) consulte les alumni (étudiants et diplômés) de 187 établissements (écoles de commerce et d'ingénieurs) en France. Pour Centrale Nantes, cette enquête est par Sylvie Bomski- Merci à tous les alumni qui ont répondu ces dernières semaines .
Voici les résultats commentés par Karine Darmon - journaliste pour Focus RH.
Nouveauté 2020, l'étude a également porté sur l’attrait pour l’économie sociale et solidaire, ainsi que sur la volonté d’engagement de ces jeunes talents : le résultat est qu'ils sont incontestablement en quête de sens et d’utilité dans leur vie professionnelle.
Un projet professionnel défini défini pour 3/4 des étudiants : 77 % ont une idée du métier qu’ils veulent exercer une fois diplômés. (distinction au niveau master 2 - 86 % de jeunes déterminés contre 67 % en licence et 79 % en master 1).
Grands groupes ou petites entreprises ? Si les jeunes diplômés souhaitent encore intégrer un grand groupe, les diplômés dans leur ensemble envisagent à parts égales grands groupes, petites entreprises et entrepreneuriat.
Secteurs : 3 /4 des élèves citent l’environnement (76 % d’avis), les énergies et le conseil.
L’utilité sociale du travail, un prérequis absolu
"Les talents recherchent avant tout un métier qui fait sens à leurs yeux, un poste qui ait un intérêt, une ambiance et un bien-être au travail.
Le job idéal doit être en phase avec leurs valeurs, procurer de la fierté, apporter quelque chose aux autres et à la société, et s'inscrire dans un équilibre entre vie privée et vie professionnelle. Autant de critères qui supplantent largement la renommée de l’entreprise, la charge de travail, voire la rémunération.
L’utilité sociale du travail est donc un prérequis absolu pour les étudiants et les diplômés."
Des entreprises engagées pour 9 alumni sur 10
Afin de donner du sens à leur vie professionnelle, 93 % des étudiants et 91 % des diplômés sont prêts à s’impliquer dans les plans d'actions sociales et environnementales mis en place par leur entreprise.
A contrario, 81 % et 83 % pourraient refuser d'acheter le produit d'une marque et 62 % et 61 % seraient prêts à refuser un poste dans une entreprise dont l'engagement social et environnemental n'est pas suffisant à leurs yeux.
Ainsi, les étudiants pensent pouvoir faire évoluer les mentalités de l’intérieur « en intégrant les entreprises qui agissent mal », alors que les diplômés se montrent un peu plus partagés sur la question, préférant « refuser de travailler pour des entreprises qui agissent mal ».
Travailler dans l’économie sociale et solidaire, un souhait pour 7 alumni sur 10
Rien d’étonnant, donc, à ce que les diplômés expriment une réelle volonté d’engagement personnel et un attrait pour l’ESS (coopératives, associations, mutuelles ou d’entreprises du secteur privé) poursuivant un but social avant toute recherche de profit.
Mais le salaire reste un frein
Paradoxalement, alors qu’ils ne mettent plus la rémunération au rang de leurs préoccupations majeures, le sujet se classe comme le premier frein pour s’engager dans le secteur de l’économie sociale et solidaire. Les salaires inférieurs aux entreprises classiques rebutent 22 % des étudiants et 31 % des diplômés !
Quelle perception ont les talents vis à vis de l’engagement RSE des entreprises ?
Hormis les associations et les start-up, étudiants et diplômés estiment que les autres acteurs sociaux et économiques sont faiblement engagés, en premier lieu les grands groupes, même s’ils considèrent que ceux-ci peuvent avoir un impact réel en la matière.
S’ils reconnaissent que les entreprises françaises sont plus impliquées qu’il y a 10 ans, l'engagement RSE est perçu avec un certain cynisme (étudiants et diplômés jugent qu’elles le font principalement par opportunisme ou par obligation).
Même chose concernant la parité hommes-femmes, l’insertion des personnes handicapées, la sécurité de la vie privée et des données personnelles, l’égalité des chances, la protection de l’environnement : aucune de ces causes n’est, selon eux, traitée à la hauteur des enjeux par les entreprises."
Article écrit à partir de celui de Karine Darmon pour Focus RH - publié le 17/02/20
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