Low-Tech... Utile, accessible, durable

Low Tech 

Utile. Accessible. Durable.

Voici les 3 piliers de la low tech. Alors que désigne vraiment ce mouvement dont on parle beaucoup ces temps-ci. Et qu’est-ce qu’un ingénieur en low-tech ? 

D’après le Low-tech Lab, le terme low-tech qualifie des objets, des systèmes, des techniques, des services, des savoir-faire, des pratiques, des modes de vie et même des courants de pensée, qui intègrent la technologie selon ces 3 trois grands principes : Utile, Accessible, Durable. 

L’objectif de toute invention ou de tout produit pourrait-on se dire ? 

La ou les low-tech, mot à mot basses technologies, désignent une catégorie de produits, de services, de procédés ou autres systèmes permettant, via une transformation technique, organisationnelle et culturelle, le développement de nouveaux modèles de société intégrant, dans leurs principes fondamentaux, les exigences de durabilité et visant la résilience collective face aux enjeux actuels : dérèglement climatique, érosion de la biodiversité, raréfaction de des ressources non renouvelables y compris énergie. 

On oppose parfois low-tech et high-tech. Pourtant, plus qu’un nouveau sens donné à la technologie, c’est surtout une démarche, qui peut s’appliquer bien sûr à la conception et l’ingénierie, mais aussi aux organisations, à l’échelle d’un territoire, d’une filière, d’un secteur pour penser l’autonomie et la résilience des systèmes et activités humaines. 

Initiée au Bengladesh par Corentin de Chatelperon, ingénieur ICAM et aventurier connu pour son expérience sur « Nomade des Mers », elle a été développée par Philippe Bihouix, ingénieur Centralien (1996), spécialiste des ressources minérales et maintenant dirigeant d’une filiale de la SNCF dans ses essais dont le plus connu est L'Âge des low tech : Vers une civilisation techniquement soutenable, Paris, Seuil, coll. « Anthropocène », 2014, 336 p. (ISBN 978-2-02-116072-7)

Corentin de Chatelperron a observé comment, dans le pays à l’un des PIB / habitant le plus faible au monde, la culture de la réparabilité, de l’économie des ressources permettait d’avoir localement un réseau de savoir-faire diffus favorisant la résilience des systèmes (agricoles notamment). Il a travaillé sur le projet Gold of Bengale pour construire un bateau 100 % composite en jute inauguré en février 2013. Ce jeune breton a alors été repéré par Roland Jourdain, navigateur reconnu qui travaillait également sur l’impact des voiliers et lui a proposé de rejoindre Concarneau. C’est comme cela que le premier Low Tech Lab a vu le jour pour agréger ces savoirs, expériences, projets, démarches, idées et en faire un champ d’études en constante évolution. 

Les enquêtes du Low Tech Lab ont vocation à cette exploration, comme Quentin Mateus est venu l’expliquer lors de la Matinale de la Transition du 22 novembre 2022 à Centrale Nantes. 

A la rentrée 2022, Centrale Nantes a décidé de prendre sa part à l’émergence de cette nouvelle approche de l’ingénierie en ouvrant une option projet qui travaillera sur des démonstrateurs. 

Les Matinales de la Transition, ces cycles de conférences permettent, depuis 5 ans, de recevoir des chercheurs, politiques, industriels, journalistes pour réfléchir à la transition de nos modèles. Toute ces conférences sont filmées et accessibles en replay … 

https://www.ec-nantes.fr/version-francaise/developpement-durable/conferences

En effet, une des missions de service public de Centrale Nantes est, outre la formation initiale et continue et bien sûr la recherche, d’être un lieu de construction mais aussi de diffusion du savoir envers le grand public. C’est pourquoi ces conférences sont ouvertes à tous. 

En 2022-2023, les Matinales accueillent  

• 22 novembre : Quentin Mateus « Penser et explorer la low tech à l’échelle des organisations » - replay accessible 
• 6 décembre : Jean-Baptiste Thony, ingénieur centralien de Nantes, fondateur du Low-Tech Lab Bordeaux
• 10 janvier : Antoine Hardy “Quantifier le coût environnemental de la recherche ?” doctorant en science politique au Centre Emile-Durkheim, travaille sur les liens entre les conditions du travail scientifique et le changement climatique
• 17 janvier : Sylvain Breuzart, “Perma-Entreprise : Un modèle viable pour un futur vivable, inspiré de la permaculture” – PDG de Norsys, entreprise de services numériques, ancien président du Cercle des Jeunes Dirigeants, Pdt du CA de Greenpeace, Co-fondateur et président du Réseau étincelle dont la mission est de permettre à des jeunes qui ont renoncé au système scolaire de bâtir un projet afin qu’ils deviennent entrepreneurs de leur vie. www.permaentreprise.fr – auteur du livre La Permaentreprise. 
• 7 février : Anaïs Voy-Gillis “Réindustrialisation : reprendre son autonomie ?” Anaïs Voy-Gillis est docteure en géographie de l’Institut Français de Géopolitique. Ses recherches portent sur l’industrie et les enjeux de la réindustrialisation de la France, ainsi que sur la montée des nationalismes en Europe. Elle est notamment l’auteure de Vers la renaissance industrielle, co-écrit avec Olivier Lluansi (publié aux éditions Marie B) et de L’Union européenne à l’épreuve des nationalismes, publié aux éditions du Rocher.
• 7 mars : Sandrine Roudaut, Adélaïde Bon et Sandrine Rousseau pour la sortie de leur livre « Par-delà l’androcène », 2022, Ed. Seuil

Retour en images sur le 1er Forum Low-tech à Centrale Nantes le 21 mars. Une journée pour mettre en avant l'écosystème low-tech nantais

Conférence de Roland Jourdain

Ateliers Démonstrateurs Forum d’acteurs Low Tech nationaux et locaux Table ronde : Enseigner les low tech dans les écoles d’ingénieurs et les universités

Dans l’esprit Low Tech, le LowTechLab de Concarneau partage des tutos pour une démarche low-tech à la maison : four solaire, phytoépuration, éolienne, biodigesteur, récupération de batteries, ou encore chauffe eau solaire domestique… https://wiki.lowtechlab.org/wiki/Group:Low-tech_Lab

L’enjeu de ce forum sera d’explorer la partie professionnelle et ingénierie des low-tech comme champ d’expérimentation et démarche pour les ingénieurs.

Article extrait de l'Hippocampe 116 de décembre 2022