Le jeu de l'équilibre nuit-individu et de l'écologie par Nicolas HOUEL (Centrale Nantes 2020)

Fondateur de l'observatoire de la nuit : lobservatoiredelanuit.fr Docteur en urbanisme et aménagement de l'espace nocturne, chercheur associé au laboratoire Ambiances, Architectures, Urbanités - UMR CNRS 1563 - équipe CRENAU. 40 Under 40 Lighting. Contributeur éclairage urbain à Lux, la revue francophone de l'éclairage

En septembre, Le Monde se penchait sérieusement sur la pollution lumineuse en y consacrant un article complet et détaillé (lien en fin d’article), auquel Nicolas Houel a participé et qui a donné lieu à son post sur LInkedin dont voici un extrait :
 

Cette actualité est l'opportunité idéale pour une tentative de clarification entre les concepts, mots-clés, approches théoriques et actions pratiques.

Les trames activées dans les sujets nocturnes sont nombreuses : noires, sombres, lumineuses, d'usages, de biodiversité, etc. Elles passent de l'échelle de la rue à celle du département, voire davantage, et permettent d'encourager des pratiques modérées d'éclairage, et parfois d'obtenir des labellisations nationales et internationales, résolument gratifiantes et inspirantes dans la suite des actions à mener.

La question énergétique et la pression anthropique sont fondamentales et souvent priorisées. Si elles sont incontournables, elles contournent, pourtant, l'essence même du système "nuit-individu", que l'on peut entendre par les différents niveaux de confort, d'accessibilité et d'égalité nocturnes (et tant d'autres), tant en milieu rural qu'en environnement urbain.

Les actions "coup de poing" liées aux extinctions, aux rénovations d'envergure et à l'intégration technologique à grande échelle sont autant de cas d'études à observer dans l'évolution des métiers de l'éclairage, et à interroger sur leur faisabilité et pérennité, notamment au regard des évolutions scientifiques, sociales et réglementaires qui ne manqueront pas d'arriver.

Longtemps resté au statut de signal faible, le sujet de l'ambiance, concentré sur les projets urbains et architecturaux significatifs, atteint désormais le tissu courant, et les moyens accordés s'équilibrent à ceux dédiés à la compréhension des perceptions.

Le sujet de la trame, pour y revenir, est peut-être dans ce cas à considérer comme afférent au système précédemment cité, "nuit-individu". Dans cette trame inter opèrent l'ensemble des enjeux de biodiversité, d'énergie et de société. L'individu retrouve sa place dans la nuit et auprès de l'éclairage, la performance est mesurée au regard des ambiances et la pollution lumineuse, pour finalement reboucler avec l'article du Monde, est traitée de manière déculpabilisante et durable pour un environnement nocturne équilibré entre la présence d'éclairage, indispensable, et celle de l'obscurité, essentielle.

Article paru dans l'Hippocampe n°120 de décembre 2023 - Plus d'infos

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