Journée Annuelle CNA à Paris le samedi 25 mai 2024 - SAVE THE DATE
Retour sur la JOURNÉE ANNUELLE DU 13 MAI 2023
Le soleil s’est invité chez Léonard pour cette JOURNEE ANNUELLE du 13 mai 2023. Les gradins sont bien remplis et les dizaines d’alumni à distance sont prêts à suivre l’évènement avec attention.
Cette journée démarre par le traditionnel point d'information de la vie à l’école réalisé par le directeur de l’école, Jean-Baptiste Avrillier.
Il rappelle tout d’abord que l’école se développe sous 3 grands axes : l’excellence et le rayonnement à l’international, l’engagement dans le développement durable et les meilleures conditions de travail pour les étudiants et salariés de l’école.
Pour le premier point, il annonce que l’école se classe dans le top 10 des écoles d’ingénieurs en France et dans le Top 200 mondial en ingénierie. Elle se hisse même à la 87ème place du classement QS World University pour la catégorie « mechanical enginering ». L’excellence de la recherche à Centrale Nantes est reconnue notamment par l’obtention de deux prix du European Research Council (ERC Grant) récemment accordés à Nicolas Moës et à Ioannis Stefanou. C’est une reconnaissance scientifique forte.
Jean-Baptiste Avrillier précise par ailleurs que l’offre de formation s’étoffe toujours plus avec la création de Bachelor of science, de masters spécialisés et le développement des programmes d’ingénieur de spécialité.
Pour le deuxième point, l’équipe pédagogique souhaite que la formation soit encore plus impactée par les enjeux climatiques. Dans cet objectif, la réforme du tronc commun prévue pour la rentrée 2024 inclura notamment des cours sur l’analyse du cycle de vie des objets, sur la méthode de création d’un bilan carbone. Elle prévoit également l’approche du développement durable dans la plupart des cours d’options (low tech, économie circulaire etc…). Du côté de la recherche, de nombreux projets sont en lien avec le sujet, notamment avec une activité scientifique forte sur la thématique des énergies maritimes renouvelables, la décarbonation du transport maritime, les nouvelles sources d’énergies propres, la capture du CO2. Le budget pour les sujets de recherches en lien avec la réponse aux enjeux climatiques a été augmenté. Et pour le dernier point, le campus poursuit sa rénovation avec l’ouverture du nouveau bâtiment C en septembre prochain, qui accueillera notamment l’Ecole Nationale Supérieure Maritime.
Il est à noter aussi la redynamisation de La Fondation Centrale Nantes qui permet d’appuyer et d’accompagner l’école dans ses grands enjeux : amélioration du bâti pour l’accueil des étudiants, projets de recherche et bourses doctorants, entrepreneuriat, projets et parcours internationaux et programmes insertion & diversité
Après ce résumé de la vie de l’école, M. le directeur se plie au jeu des questions/réponses, en voici, un bref résumé. Une partie des questions porte sur l’offre de formation et notamment des doubles diplômes. Les doubles diplômes avec l’ENSA et Audencia se portent bien, un double diplôme avec l’école des Beaux-Arts est en discussion. Le directeur fait la remarque qu’avec la nouvelle réforme du bac, les profils recrutés sont de plus en plus variés, l’offre de formation devra donc s’adapter en ce sens. Un travail est par ailleurs en cours sur la formation continue, qui pourrait être envisagée dans des cursus spécifiques par exemple. Suite à plusieurs questions sur le réseau centralien, le directeur donne un point d’étape sur la création de Centrale Toulouse qui devrait ouvrir ses portes pour la rentrée de septembre 2025. La structure de la formation devrait être assez proche de celle de Centrale Nantes (Une année de tronc commun et 2 options en 2e et 3e année). Enfin, le directeur annonce que le conseil d’administration de l’école a été renouvelé cette année avec un appel à candidatures plus large, ce qui a permis la rentrée de nombreux alumni.
La journée se poursuit par la partie statutaire de cette assemblée générale. Le président de CNA, Julien Villalongue, commence par présenter le bilan moral de cette année écoulée avec quelques faits marquants suivi des bilans des différents groupes et commissions. Puis Julien présente le résultat des différents votes (résolutions et élus du CA). Nous félicitons Alexis Bourdeaux (2010), Denis Delmas (1984), Charles Herval (1973), Anis Kheznadji (E2018), Christophe Rosière (1977), Jean-Luc Siedlis (1985) et Julien Villalongue (2008) pour leur élection ou réélection au sein du conseil d’administration. Nous remercions les candidats sortants qui ne renouvellent pas leur mandat, Cora Daoudal, Gérard Delhommeau, François Hamy et Flore Massoullié pour leur engagement et pour les actions qu’ils continueront à mener auprès de CNA.
Enfin, nous félicitons Julien Villalongue pour sa réélection, lors du Conseil d’Administration qui a suivi l’Assemblée Générale, en tant que président de CNA pour cette deuxième année consécutive.
La journée se poursuit ensuite avec la Table Ronde : L’ingénieur du futur, de la lowtech à l’IA. Replay ici
Cinq ingénieurs nantraliens ont été invités à cette table ronde :
- Soline Laforcade (1994) : French Tech Developer Manager chez Microsoft
- Elise Maruani (2011) : 1st Product Manager chez Nam’R
- Thomas Corre (2015) : Docteur, ingénieur – Matériaux et économie circulaire à Centrale Nantes
- Olivier Nguyen (2015) : AI Product Lead Engineering Manager chez L’Oréal Global Digital Team
- Guilwen Meunier (E2021) : Etudiant Centrale Nantes en 2e année option Low Tech
Ces 5 ingénieurs nantraliens de profils et d’âge différents ont ainsi des avis variés sur les différentes thématiques qui vont rythmer cette table ronde.
La première thématique portait sur le ressenti de l’évolution de la tech, data et IA au sein de chaque parcours professionnel. Soline commence par émettre le fait que l’IA permet de toucher si ce n’est enclencher la 4ème révolution industrielle même si elle ne fait pas l’unanimité, plus de 50% des salariés français se disent inquiets pour l’emploi à cause de l’IA. 74% d’entre eux admettent qu’elle pourrait alléger leur charge de travail. Elle permettrait par ailleurs d’augmenter les connaissances (la recherche est beaucoup plus aisée), l’augmentation de la productivité etc ; Olivier enrichit par le fait que le CAC40 cherche à en tirer profit. Après tout, l’IA permettrait un gain de productivité de la programmation informatique de l’ordre de 15-20 %. Mais une peur subsiste et elle est ressentie même chez les 3 pères fondateurs de l’IA. Bien que le premier soit très enthousiaste, un autre se montre plus prudent, un dernier en a peur alors qu’il en est un des grands responsables. Pour Olivier, pour une bonne utilisation, il faudra un passage obligé par la régulation et la législation.
La deuxième thématique porte sur la manière de lier les enjeux écologiques et les nouvelles technologies. Elise commence par rappeler que la DATA ne représente que la donnée brute mais bien utilisée elle permet d’enrichir les travaux. Par exemple, avec l’entreprise dans laquelle elle travaille, Namr : la donnée récoltée va permettre une meilleure analyse sur l’utilisation des panneaux solaires avec des calculs sur l’ensoleillement, les potentiels obstacles etc… Pour Thomas, la solution ne viendra pas de la technologie seule mais de la manière dont on l’utilise. Par exemple, un matériau peut être d’un point de vue technique recyclable, mais d’un point de vue pratique d’autres questions se posent : Est-il collecté, collectable ? Quels sont les coûts pour le recycler ? etc. Dans l’innovation, la maintenance est un point souvent sous-estimé. Pour Guilwen, qui a une approche plus low tech, le problème majeur reste la consommation d’énergie. L’utilisation de la DATA et de l’IA va permettre l’optimisation de cette consommation mais il ne faut pas oublier les autres points comme la maintenance et l’organisation de la société. Pour lui, l'ingénieur doit s’impliquer dans les choix techniques pas uniquement les entités publiques. Cette thématique entraîne une série de questions réponses avec l’assemblée avec pour toile de fond, l’implication de l'ingénieur dans les choix politiques. Ce qui en est ressorti est que l’ingénieur devrait certes s’impliquer mais pas imposer ses choix car il ne possède pas nécessairement une vision d’ensemble des contraintes de la société.
Une troisième thématique porte sur la façon dont les intervenants ont vécu ou vivent leur métier en termes d’équipe et management. Pour Soline, l’école a été une très bonne formatrice des enjeux managériaux avec la nécessité de résoudre ensemble des problèmes que ce soit via les cours ou les associations. Un manager doit ainsi avoir un rôle de support pour son équipe, pour elle son job en tant que manager était fait dès que les autres pouvaient faire le leur. Pour Guilwen, en tant qu’étudiant, pour son avenir professionnel, il a besoin de coopération et non de compétition. L’argent ne doit pas être le seul indice de performance d’une entreprise mais également l’environnement. Mais il a peur que ce soit utopique. Ce que Soline contredit en disant que la RSE (Responsabilité Sociale des Entreprises) prend de plus en plus de place dans les entreprises.
Cette table ronde se conclut par une question posée à chaque intervenant : Quel sujet à enjeux sociétaux souhaitez-vous porter ? Pour Elise ce serait les DPE, Thomas aimerait le pendant matériaux de la transition écologique dans le cadre économie circulaire. Soline aimerait continuer le travail sur la diversité et l’égalité femme homme afin de féminiser le monde de la tech. Guilwen se portera plus sur la dépendance technologique. Enfin Olivier aimerait ouvrir les technologies pour une utilisation par le plus grand monde.
Article extrait de l'Hippocampe 118 de juin 2023
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