A lire : Réchauffement climatique analyses et controverses, 15 ans d'histoire
Une Histoire de climat
Extrait du site Centrale Energies jeudi 4 mars 2021, par Christiane Drevet (ECN 65) |
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Sont ici réunies de façon chronologique quelques références relatives au dérèglement climatique en cours et leurs conclusions principales.
2005 : En avril, Mr Laurent Turpin, chef du laboratoire des sciences du climat et de l’environnement (LSCE, unité mixte CEA-CRNS), présente devant la Communauté Centralienne rue Jean Goujon : "le réchauffement climatique –vérités-contre-vérités - Que savons-nous ? (qu’ignorons nous ?) Où allons-nous ? (d’où partons nous ?)". Le CR en est rédigé dans le n° 47 de septembre 2005 de la revue de l’association des anciens de Centrale-Nantes, l’Hippocampe.
Le graphe ci-dessus de l’article compare les mesures du changement de la température moyenne de la surface terrestre, de 1860 à 1995, avec les modélisations du Hadley Center, couplées au cycle du carbone du LSCE. Seule la modélisation qui prend en compte à la fois les effets anthropiques et la variabilité naturelle du climat permet la restitution des mesures, et ceci dès 1950 - 1960. La modélisation basée uniquement sur la variabilité naturelle ne restitue pas la pente croissante du changement de la température moyenne à partir de ces dates. La dernière page de cet article reprend la séquence des Questions-Réponses, très pertinentes et toujours d’actualité.
2006 : Devant ce constat confirmé, création en juin par Christiane Drevet et d’autres Centraliens bénévoles des Ecoles Centrale d’un intergroupe professionnel www.centrale-energies.fr, destiné à se faire le relais auprès des ingénieurs, scientifiques, commerciaux et autres membres de la Société Civile, des différentes solutions permettant à terme d’enrayer cet emballement climatique (conférences mensuelles et flash d’infos bimestriels depuis cette date jusqu’à aujourd’hui).
2008 : Article de Hakan Grudd paléo-climatologue suédois, dans climate dynamics.
2010 : Dans ”L’imposture Climatique, ou la fausse écologie”, Ed. Plon, publié en février, Claude Allègre ne se prive pas de critiquer lourdement le GIEC et arrive à des conclusions opposées à celles du GIEC, grâce à la mise en avant de plusieurs « erreurs », en particulier une « falsification » d’une des courbes de Mr Grudd de 2008.
2010 : Dans “L’imposteur, c’est lui, réponse à Claude Allegre”, Ed. Stock, publié en avril, Sylvestre Huet, journaliste scientifique, pointe du doigt ces « erreurs ».
Entre-temps, Mr Grudd, alerté, confirme la « falsification », gratifiant l’attitude de Claude Allegre de “contraire à l’éthique de la recherche” et “trompeuse” pour le grand Public. http://pinguet.free.fr/huet310.pdf
Sylvestre Huet y ajoute un chapitre supplémentaire sur les agissements en climatologie du géophysicien Mr Courtillot, bras droit de Mr Allegre.
2010 : A l’instigation de Mme Valérie Masson-Delmotte (EC Paris 1993), plus de 400 chercheurs, dans une lettre ouverte à Mme Valérie Pécresse, Ministre de l’Education Supérieure et de la Recherche, intitulée : « éthique scientifique et sciences du climat » lui demandent d’organiser un débat scientifique afin de parvenir à un état de l’art des connaissances en matière de climat. Cette dernière demande à l’Académie des Sciences de trancher sur la controverse. Mr Courtillot, bras droit de M Allègre, qui est lui-même académicien, est chargé d’organiser la confrontation avec les climatologues, qui a lieu en septembre. En octobre, l’Académie de Sciences publie son rapport « le changement climatique ».
Le rapport donne raison aux climatologues, donc tort à MM Allègre et Courtillot. Il déclare notamment :
"Plusieurs indicateurs indépendants montrent une augmentation du réchauffement climatique de 1975 à 2003. Cette augmentation est principalement due à l’augmentation de la concentration de CO2 dans l’atmosphère, et à un moindre degré des autres gaz à effet de serre, ces concentrations étant dues aux activités humaines. L’activité solaire ne peut être dominante dans le réchauffement observé depuis 1975”.
Messieurs les Académiciens Allegre et Courtillot signent le rapport avec les autres membres Académiciens de cette institution. Madame Valérie Pécresse, commentant le rapport de l’Académie des sciences, le qualifie de "parole claire et unanime qui affirme l’existence d’un réchauffement qui n’est pas provoqué principalement par l’activité solaire, mais par l’impact des activités humaines".
De 2011 à 2020 : De nombreuses présentations de MM Courtillot, Gervais et Beauzami, affichant leur climato-scepticisme, ont lieu en salle, par écrit ou sur le net (youtube).
2013 : Rapport de l’Académie des Sciences européennes sur les liens éventuels entre les événements climatiques extrêmes et le réchauffement climatique en cours.
2013 : Mr Gervais publie “L’Innocence du carbone”. L’effet de serre remis en question”, Ed. Albin Michel. L’effet de serre anthropique est à nouveau remis en cause, malgré le rapport de l’Académie des Sciences de 2010.
2014 : Un article intitulé « changement climatique » parait dans la revue n° 84 de l’hippocampe de décembre 2014, écrit par Mr Yves Maria-Sube.
L’auteur, qui met en cause de façon violente le GIEC et l’intégrité de ses présentations, se réfère plusieurs fois à Mr Allegre. Il en reprend la thèse d’une oscillation multi-décennale de période 50 à 60 ans de la température moyenne au sol de notre planète, due essentiellement au soleil et non aux effets anthropiques. Se référant à l’historique des mesures de 1880 à 2000, il en « extrapole » une prévision de décroissance de cette température moyenne de 2000 à 2030, comme sur le graphe ci-dessous, issu de cet article. Il y met en regard les prévisions du GIEC à 2100 (IPCC Prediction).
Le schéma de Mr Maria-Sube n’est pas confirmé par les mesures, reportées ci-dessous et issues du rapport spécial du GIEC « global warming of 1.5°C » de 2018 (pour ne pas dépasser 1.5 °C en 2050). La hausse régulière de la température moyenne de 1986 à 2017 se retrouve dans la modélisation, qui est bien compatible avec les mesures, dans leurs fourchettes respectives d’incertitude.
2015 : Centrale-Energies (en accord avec Cédric RIngenbach alors Directeur du Shift Project, maintenant fondateur de l’association "La Fresque du Climat") s’exprime en ne cautionnant pas les conclusions de Yves Maria-Sube : « L’article de Yves Maria-Sube sur le climat dans l’hippocampe n° 84 a beaucoup étonné Centrales Energies. En effet, cet article qui aurait dû être un exposé objectif de deux points de vue contradictoires, n’en est pas resté là, et a pris en réalité clairement parti, en dénonçant le manque de rigueur et le parti pris des travaux "relayés" par le GIEC, émanant de laboratoires du Monde entier, et en donnant, en conclusion, un avis trop personnel et politique, avis qui sort complètement de l’exercice d’exposé objectif, auquel tout lecteur de la revue était en droit de s’attendre ».
2015 : Un rapport de Mr Beauzami, Président depuis 1995 de la Société de Calcul Mathématique SA (SCMSA), met en doute violemment l’intégrité de la valeur scientifique du GIEC, à tous niveaux : interprétations des mesures, modélisations, prises en compte des phénomènes physiques, …
http://www.scmsa.eu/archives/SCM_RC_2015_08.pdf
2018 : Le Conseil des académies des sciences européennes publie une mise à jour du rapport de 2013 (voir plus haut)
2018 : Mr Gervais publie “ L’urgence climatique est un leurre”, Ed. L’Artilleur. Il revient sur un phénomène cyclique de l’influence solaire, qui serait dominant pour le climat, du type de celui mis en avant par M Yves Maria-Sube fin 2014.
2018 : le gouvernement prend acte de l’impact du réchauffement climatique sur les événements extrêmes (tornades, canicules, inondations, montée des océans, fontes des glaciers et du permafrost de Sibérie, …)
https://www.ecologie.gouv.fr/sites/default/files/ONERC_Rapport_2018_Evenements_meteorologiques_extremes_et_CC_WEB.pdf
2018-2019 : Une réfutation point par point des assertions inexactes des vidéos de Mrs Courtillot et Gervais est faite par Rodolphe Meyer, ingénieur ESPCI de Paris et Docteur en environnement - cf sa chaine youtube :
https://www.lereveilleur.com/category/changement-climatique/
2019 : Le Point publie en novembre 2019 : Climat, nucléaire, homéopathie… Pourquoi nous maltraitons la science. ENTRETIEN. Des climatosceptiques aux écologistes, Sylvestre Huet déplore le manque de culture scientifique des politiques, journalistes et citoyens.
2019 : Du 2 au 13 décembre se tient à Madrid la COP 25 (25ème Conférence des Parties). La paléoclimatologue Valérie Masson-Delmotte (EC Paris 1993), constate, dans un entretien accordé au « Bilan du monde », le peu d’avancées concrètes dans la lutte contre le réchauffement climatique. Elle appelle à dépasser les émotions paralysantes en faveur d’une approche plus rationnelle : « Il faut construire des transitions écologiques justes ». Elle publie « Climat. Le vrai et le faux », dont le but est de démonter les arguments climato-sceptiques et de montrer que les auteurs climato-sceptiques, en France, sont notamment motivés par l’idée que la technique « permet et permettra de régler tous les problèmes ».
Elle contribue à la rédaction des quatrième et cinquième rapports du GIEC. Le 7 octobre 2015, elle est élue co-prèsidente du groupe de travail no 1 du GIEC, qui travaille sur les bases physiques du climat. Elle est membre du Haut Conseil pour le climat (HCC), créé en 2018 et placé auprès du Premier ministre français.
2019 : En décembre, création du groupe professionnel Centrale Transition, à l’initiative de Julie Prinet (EC Nantes 2010). La mission de CentraleTransition est de contribuer à l’accélération de la transition écologique vers une société durable, socialement équitable, écologiquement soutenable et désirable pour tous les êtres vivants et écosystèmes.
https://centraletransition.org/
2020 : Un colloque est organisé les 28 et 29 janvier par l’Académie des Sciences. Les organisateurs en sont Sébastien Balibar, physicien, Jean Jouzel et Hervé Le Treut, climatologues, tous membres de cette institution. Il est ouvert au public et présente plusieurs exposés sur les résultats et méthodes des sciences du climat, mais aussi les dimensions économique, sociale et technologique attachées aux questions relatives au changement climatique. Son titre est : « face au changement climatique, le champ des possibles ». La synthèse est en lien ci-dessous.
https://www.academie-sciences.fr/pdf/conf/synthese_multimedia_climat2020.pdf
https://www.academie-sciences.fr/fr/Colloques-conferences-et-debats/changement-climatique.html
Le Quotidien « le Monde » relaie ce colloque sous le titre « L’Académie des Sciences tourne la page du climatoscepticisme » , et pourtant, un peu plus tard ……
2020 : Un article de Mr Yves Marie-Sube paraît dans l’hippocampe n° 108 de décembre, intitulé « l’influence du soleil sur le climat au cours de l’anthropocène ». Il y met en doute à nouveau l’intégrité du GIEC et promet en conclusion une diminution lente et durable de la température mondiale de 2020 à 2026, dans la continuité de celle qu’il annonçait fin 2014 (cf plus haut), ce qui serait à ses yeux une révolution dans la climatologie.
2021 : En mars, un article « Climatologie : quand l’influence de l’être humain renverse les forces géologiques et astronomiques » est co-rédigé par Claire-Emile Lecocq (EC Lyon 2010) et Christiane Drevet (EC Nantes 1965) . Il se veut une réponse aux articles de Mr Yves Maria-Sube de décembre 2014 et décembre 2020 (cf plus haut), en y rétablissant la probité irréfutable des résultats scientifiques présentés par le GIEC en 2014 et 2018, où mesures et modélisations se correspondent, infirmant de ce fait les conclusions de Mr Yves Maria-Sube.
Cet article est reproduit ici et il paraîtra dans les prochaines revues des anciens des Ecoles Centrale de Nantes (L'Hippocampe 109 de mars 2021) et de Lille. Il a fait également récemment l’objet d’un lien dans un post sur Linkedin de Julie Prinet (EC Nantes 2011) de CentraleTransition.
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